La créativité des territoires, enjeu des formations durables ? Appel à communications
lundi, 3 avril 2017
APPEL à COMMUNICATIONS pour Colloque International interdisciplinaire (appel clos le 11 juin 2017)
La créativité des territoires, enjeu des formations durables ?
Colloque organisé à l’université de Sétif (Algérie), 5 et 6 novembre 2017
Organisé par l’Université Ferhat Abbas Sétif 1 (UFAS1), en partenariat avec le CHCSC (UVSQ Paris-Saclay) et l’Institut Charles Cros, France. Ce colloque est organisé sous le Haut patronage du Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique de l’Algérie.
Résumé :
C’est dans la diversité des territoires que les innovations sont qualifiées dans une logique d’usage prospective, au-delà du court terme des inventions. Les combinaisons les plus réussies de la coopération sont celles où différents acteurs du terrain peuvent susciter et stimuler un « vivre ensemble » de leurs savoirs, leurs savoirs faire et leur créativité. Au-delà des compétences sectorielles liées à l’innovation, dont l’enseignement supérieur est traditionnellement dépositaire, les universités technologiques ont donc besoin de comprendre et d’enseigner des savoirs culturels et sociaux et reconsidérer les apports des disciplines connexes (géographie, histoire, sociologie, anthropologie mais aussi littérature et arts) dans leurs multiples expressions de lien (oralités, écritures, images & sons).
Principes et questionnements
Si l’on admet que le développement territorial durable permet la production de richesses nouvelles, le développement des ressources locales et la préservation de l’environnement à l’attention des générations futures, l’humain, dans son travail, son comportement, ses jeux, ses récits fondateurs et les dimensions multiples de ses besoins, demeure au cœur de la transmission des compétences. Les sciences humaines et sociales sont au cœur de ces dimensions d’apprentissage : l’être humain explore grâce à leurs apports, la diversité et les potentialités des territoires qu’il traverse et où il vit. En effet, un paysage porte l’empreinte de savoirs culturels et techniques séculaires en amont des avancées technologiques récentes. Ces avancées restent dans les formations supérieures longues, trop souvent enseignées sans pensée de l’environnement ni perspective globale de la collectivité. Pourtant, la connaissance du terrain est indispensable aux études relatives à la gouvernance et à la gestion territoriale, dans une relation étroite à la géographie, à l’histoire, mais aussi à la culture de ses habitants et à l’imaginaire social porté par eux.
La tripartition des études supérieures en Licence /Master & Doctorat permet aujourd’hui d’offrir une véritable lisibilité des formations et occasionne, de ce fait, des coopérations scientifiques internationales fructueuses. Toutefois, le système LMD est confronté à la diversité territoriale, dans un contexte de restructuration des opérateurs économiques, qui peuvent se délocaliser très rapidement. Cette situation inédite conduit pour exemple au Maghreb, à un chômage élevé des cadres, dans une situation paradoxale qui crée de la défiance politique et peut fracasser, à terme, les structures démocratiques d’enseignement qui œuvrent pour une ouverture sociétale. Pour y pallier, les apprentissages de terrain doivent être développés au même titre que la recherche, dans des modalités épistémologiques et éthiques attentives à l’évolution des métiers. Ces évolutions appropriées doivent s’effectuer dans une relation attentive aux apports des sciences humaines, en écoute du terrain et de la créativité sociale. C’est dans la diversité des territoires que les innovations sont qualifiées dans une logique d’usage prospective, au-delà du court terme des inventions. Les combinaisons les plus réussies de la coopération sont celles où différents acteurs du terrain peuvent susciter et stimuler un « vivre ensemble » de leurs savoirs, leurs savoirs faire et leur créativité.
Au-delà des compétences sectorielles liées à l’innovation, dont l’enseignement supérieur est traditionnellement dépositaire, l’université a donc besoin de comprendre et d’enseigner des savoirs culturels et sociaux et reconsidérer les apports des disciplines connexes (géographie, histoire, sociologie, anthropologie mais aussi littérature et arts) dans leurs multiples expressions de lien (oralités, écritures, images & sons). Les sciences humaines œuvrent en effet en interdiscipline et permettent, dans une relation à la globalité des perceptions humaines, de construire le présent dans une pensée durable.
Ces mutations ont peu été prises en compte dans les enseignements universitaires technologiques, qui doivent à l’avenir, sous peine de conduire les étudiants au chômage, de penser l’humain et le paysage comme des ressources inventives corrélées, dans leurs expressions et la résistance de leurs savoirs de vie. De fait, et particulièrement dans les territoires cloisonnés, tant par leur géographie physique que par leur organisation socioadministrative, l’attention doit être accordée aux ressources locales et à la collaboration entre les acteurs. La qualité des expériences, la diversité des savoirs et l’autonomie des formations sont parties liées.
Cette coopération de l’enseignement et du terrain peut permettre un développement autonome conjoint des acteurs économiques ou, dans sa partie impensée, conduire, au contraire, à leur dépendance sociétale. Comment s’exprime-t-elle au niveau d’un territoire donné ? Comment développer une écoute pragmatique de l’environnement, dans son histoire, ses potentialités et ses expériences ? Les études de cas présentées lors de ce colloque s’attacheront particulièrement aux initiatives, qui mettent en valeur des coopérations inventives, dans une relation culturelle de respect, où les universités, les citoyens et les territoires ont un rôle à jouer.
Dans ces dynamiques mutuelles d’apprentissage, la relation fondamentale à l’humain concerne tout aussi bien les acteurs institutionnels que le marché, les producteurs et les usagers. Dans un esprit de dialogue, mais aussi d’anticipation des besoins et des expressions culturelles de la collectivité, l’université doit s’attacher à valoriser des expériences interdisciplinaires et collaboratives qui enrichissent les propositions classiquement raisonnées des « sciences dures ». Le questionnement sur l’évolution du LMD doit inclure, de ce fait, des propositions alliées, prospectives et comparatives, qui valorisent la diversité des territoires et des bassins d’accueil des étudiants.
Au cœur de ces mutations structurelles, les étudiants, confrontés à des offres multiples (ou paradoxalement restreintes), doivent pouvoir, à terme, exercer leurs choix de métiers au travers des passerelles ouvertes vers une société en mouvement. Une société « durable » sollicite les initiatives au-delà des disciplines initiées lors des études spécialisées : elle convoque les compétences de chacun, dans les domaines désormais conjugués de la citoyenneté, de la responsabilité civile et de l’attention à l’environnement. Le développement d’un pays ne repose pas uniquement sur des compétences techniques sectorisées, mais sur des capacités de penser de façon globale les modes de vie du quotidien. La bonne gestion des sociétés exige, au-delà des modélisations nécessaires, des capacités inventives d’écriture et d’imagination par le geste. Cet imaginaire mobilisé par les récits et les savoirs faire, est le socle d’une pensée prospective ancrée sur le réel et ses possibilités. Pour toutes ces raisons, les sciences humaines et sociales sont au cœur du développement territorial, dans un dialogue renouvelé avec les innovations technologiques importées ou locales. Elles mettent en garde contre l’obsolescence des savoirs universitaires purement techniques et évitent ainsi l’isolement ou l’enfermement des étudiants dans des spécialisations trop fixistes. Pour exemple, les formations courtes, de type Institut Universitaire Technologique, à l’écoute des métiers du futur, sont des viviers d’expériences réussies, qui mobilisent ensembles professionnels, créatifs et chercheurs. Mobilisant des « savoirs de frontières », elles participent du « bien commun » de la pédagogie et, de fait, de la recherche.
De fait, les communications attendues lors de ce colloque interpellent les attentes et les mutations de la société civile, dans la diversité des axes historiques des formations. Les communications attendues peuvent puiser dans les expérimentations telles que : écritures créatives, jeux de rôles, théâtre, arts plastiques, sciences cognitives, etc., dans la mesure où ces expériences sont corrélées avec un dialogue interdisciplinaire. Le cadre du LMD a connu des aménagements divers selon les expériences nationales et régionales. Une écoute toute particulière sera accordée aux propositions qui mobilisent des équipes aux observatoires différents, ainsi qu’aux expériences où le monde universitaire est associé à des initiatives alternatives. Ces expériences doivent pouvoir faire évoluer les formations universitaires dans les dimensions d’un développement durable imaginatif, attentif à la créativité des territoires.
Les axes privilégiés de ce colloque sont :
Axe 1 : l’université et les territoires, expériences et enseignements croisés.
Axe 2 : place et enjeux des sciences humaines dans les formations professionnelles.
Axe 3 : outils innovants et potentialités créatives du développement universitaire.
Axe 4 : aménagement du territoire, environnement et recherche collaborative.
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Calendrier de l’appel à communications :
- Les propositions de communication[1], accompagnées d’un résumé d’une page (2500 signes) et d’un bref CV, sont à adresser à : sylvie.dallet@uvsq.fr et oussama.kharchi@univ-setif.dz, ainsi que déposées sur le site Internet dédié au colloque http://www.univ-setif.dz/OCS/FT/CTEFD avant le 11 juin 2017.
- Les réponses aux propositions seront envoyées au plus tard le 30 juin 2017.
- L’intégralité des communications sélectionnées doivent être transmises au plus tard le 7 septembre 2017.
Conseil scientifique international et partenariats :
– Hafid Aourag, Physique économie (DGRSDT/MESRS)
– Sylvie Brodziak, Lettres et Histoire (Univeristé de Cergy-Pantoise, France)
– Sylvie Dallet, Arts, Philosophie et Histoire (CHCSC-UVSQ Paris-Saclay et Institut Charles Cros, France)
– Abdel-Madjid Djenane, Économie (UFAS1, Algérie)
– Noureddine Ghouali, Automatisme (DGEFS-MESRS, Algérie)
– Gerhard Gobsch, Mécanique et optique (Université Technologique Ilmenau, Allemagne)
– Oussama Kharchi, Architecture et Urbanisme (IAST, UFAS1, Algérie)
– Pina Lalli, Sciences de l’Information et Sciences Politiques (Université de Bologne, Italie)
– Mohamed El Hadi Latreche, Électronique (Université Constantine 2, CRUEst, Algérie)
– Yannick Lebtahi, Arts, Sciences de l’Information & de la Communication (Université Lille 3, France)
– Didier Mulnet, Écologie, Développement Durable et Éducation (ESPE, Clermont Ferrand, France)
– Elie Yazbek, Audiovisuel (Université Saint-Joseph de Beyrouth, Liban)
Comité d’Organisation (université de Sétif)
– Abdelmalek Douibi, Plasturgie (UFAS1)
– Daoud Harzallah, Biologie (UFAS1)
– Nadjet Kamel, Informatique (UFAS1)
– Noureddine Messahel, Économie (UFAS1)
– Brahim Zaarour, Finances (UFAS1)
– Benachour Lilia, Informatique (UFAS1)
[1] Formats Word et PDF, police Georgia, taille 12, plus de détails sur le site du colloque.