Créativités & Thérapies

Les branches blanches (oeuvre papier 2016@S. Dallet)


Le handicap et les pratiques de soin associées à la création artistique, forment une chaîne très ancienne, mais discontinue, de l’histoire de l’humanité ; l’histoire du handicap est indissociable, en humanité,  du désir de création.

 

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Ce qui change aujourd’hui, c’est à la fois l’ubiquité des outils analogiques et numériques et la résurgence d’une réflexion sur l’art et la création comme lien social, au delà des clivages politiques. Ces pratiques et ces mémoires du beau comme éléments de guérison fondamentale sont, aujourd’hui, fortement influencées par les pratiques chamaniques originelles et les philosophies orientales, traditionnellement attentives à l’expression des corps (humain, animal) dans l’Espace.
Ces pratiques dénient souvent au Temps, valeur de notre civilisation occidentale, sa qualité explicative première ou du moins travaillent la complexité des perceptions créatives. Par ailleurs, la relation de la création artistique au soin a profondément évolué sur trente ans : partie souvent d’un acte militant lors des années 1970 (« l’art-thérapie ») en opposition avec la médicalisation et l’hospitalisation, elle présente désormais une offre plus concrète et adaptée aux publics différents et dans un contexte d’ouverture éducative, soignante, hospitalière ou carcérale, mais aussi libératoire.

 

photographie @Michel Monier)

Les pratiques liées à la construction de soi par l’art sont expérimentées dans différents milieux de l’école primaire à la formation des cadres, du milieu carcéral au milieu hospitalier et dans une véritable diversité gestuelle, imagée et sonore. Les pratiques de concertation artistiques liées à l’apprentissage cognitif ou la reconstruction de soi reste cependant dispersées en raison de la diversité des pratiques (écrit, art brut, sono-thérapie, transe, danse, théâtre…). Les identifier permet de mieux faire connaître les enjeux de société et valoriser leurs résultats d’une recherche, en lien avec un questionnement qui se perçoit mieux à l’international, dans une relation nouvelle aux pratiques inspirées de la transmission gestuelle et verbale : ces recherches, parfois empiriques, doivent pouvoir être évaluées dans leurs exemples, leurs liens, leurs diversités et leurs assemblages prospectifs, dans une réflexion sur les apprentissages cognitifs et éthiques. Le conte comme guérison de soi, tout comme le dessin et le chant, participent de cette dimension qui considère que l’humanité existe et crée au travers de ses handicaps multiples. Les arts de l’enregistrement ont pu amplifier cette démarche, dans des logiques créatives que nous devons explorer ensemble.

Historique des actions collectives de 2002 à 2009 :

L’Institut Charles Cros avait initié, de 2002 à 2006 à « l’UFR Arts & Technologies » de l’université de Marne la Vallée (direction Sylvie Dallet), trois niveaux de musicothérapie, initiés en relation avec des unités de valeur d’ethno-musicologie. Cet enseignement a fondé un premier palier de recherche, qui continue aujourd’hui au travers du projet collectif « Éthiques de la Création » et des actions soutenues par l’Institut Charles Cros. Pour exemple, l’Institut Charles Cros a été associé aux actions artistiques mises en oeuvre par la Plasticienne Marion Baruch (France/Italie, cf rubrique « Artistes associés) ) autour de la sensorialité tactile (Maisons des Sciences de l’Homme, Paris-Raspail, 2009, Le Vent d se lève, 2011).

En 2009, le Séminaire « Éthiques & Mythes de la Création » (programme de recherche « Éthiques de la Création » ) dédie une séance  collective aux « Handicaps créateurs« , un concept suggéré par Sylvie Dallet. Cette initiative a un écho auprès des équipes de l’Université Saint-Joseph du Liban et du Centre de la Gabrielle (MFPASS) qui aux Ateliers du Parc de Claye (Seine & Marne) gère et réfléchit aux développements professionnels et artistiques des personnes  (adultes et enfants) en situation de handicap mental et psychique.
Le 11 octobre 2012, le colloque  fondateur « Handicaps créateurs » est organisé sous la double responsabilité de Sylvie Dallet  (Institut Charles Cros-CHCSC-UVSQ) & Bernadette Grosyeux (MFPASS-Centre de la Gabrielle/Ateliers du Parc de Claye)  à l’Institut Montsouris (MFPASS): « Le thème de Handicaps créateurs met en lumière les potentialités de l’être humain. il s’agit de renouveler la pensée sur le handicap en l’associant à la créativité ».

Conçu dans le cadre du séminaire international « Savoirs créatifs, savoirs migrateurs » (programme de Recherche « Éthiques de la Création »), ce projet labellisé scientifiquement reçoit le soutien de la Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord et du Centre d’Histoire Culturelle des Sociétés Contemporaines (Université de Versailles Saint-Quentin). Les Actes de ce colloque fondateur sont distribués gratuitement sur demande auprès du Centre de la Gabrielle (www.centredelagabrielle.fr).  L’édition  (Éditions CLG, Centre de la Gabrielle) a reçu le soutien de la Mutualité de la Fonction Publique  Action santé Social  (MFPASS) et de la MAIF.


Congrès de Bruxelles 2013 : les 8 structures partenaires « Art for All »

De 2012 à 2014, Le Centre de la Gabrielle, à l’initiative de sa directrice Bernadette Grosyeux, initie un très original programme européen  « ART FOR ALL« , qui associe 8 partenaires et sept pays (Allemagne, Autriche, Belgique, Estonie, France, Italie, Pays-Bas). Ce programme ambitieux mené dans le cadre du programme européen Grundvigt (éducation tout le long de la vie) , vise à faire reconnaitre la nécessité de l’enseignement artistique des personnes en situation de handicap mental et psychique. Cette démarche qualitative  et de pensée de la formation repose sur des propositions philosophiques (Éthique, Formation)  et concrètes (Glossaire, Bonnes pratiques, Mapping des expériences et des ressources européennes) et des collectifs de consultation.

Workshop peinture à Tuksi (Estonie)

L’Institut Charles Cros, représenté par Sylvie Dallet, intervient comme Quality Board sur les deux années d’exercice du projet. Le Quality Board a défini une philosophie du processus collectif , mis en oeuvre  des rapports de qualité, collaboré aux  dispositifs d’expertise, construit deux séminaires nationaux (en 2013 et 2014) et participé des séminaires internationaux (Italie, Rome et Estonie, Tallin)  en lien avec la communauté « Art for All » proposée par le Centre de la Gabrielle, pilote du projet. Ce projet s’est exprimé tout au long des années 2013 et 2014 avec deux colloques nationaux et deux workshops internationaux à Rome  (Italie) et à Tallin (Estonie).

Le site Art for All  (www.art-for-all.eu) est crée (association « Pour la Solidarité ») sur les deux années d’exercice et le site est continué  en 2015 dans le cadre des activités pilote du Centre de la Gabrielle. Toutes les informations  et étapes du processus se trouvent sur ce site multilingue,   très documenté en images et en textes de référence.

Pour en savoir plus.

Deuxième école d’été Art for All Estonie août 2014

 


ANNÉE 2016

Dans le cadre du Festival Art & Handicap « ORPHÉE & VIVA LA VIDA« 

Le 14 octobre 2016, un colloque « Handicaps, Arts & Culture : nouvelles représentations, nouvelles mythologies »,

Orphée & Viva la Vida

 Il est organisé par la mission handicap de l’Université de Cergy-Pontoise, l’I.N.S.H.E.A, l’Institut Charles Cros, L’apostrophe, Scène Nationale de Cergy-Pontoise et du Val d’Oise et le Pôle art et handicap Théâtre du Cristal :

Ce colloque se déroule au sein du Festival  ORPHÉE /VIVA LA VIDA  à CERGY,  à la Scène nationale de Cergy-Pontoise, au Théâtre de l’apostrophe (place des Arts, RER Cergy-Préfecture) .

Les inscriptions au colloque se font par le site ORPHÉE/VIVA la VIDA, existe entièrement dédié au festival : www.orpheevivalavida.fr.

L’entrée est gratuite, mais il nous est nécessaire pour des raisons de salle, d’effectuer des inscriptions préalables (via le site web). Les personnes qui souhaitent déjeuner sur place peuvent bénéficier du tarif de restauration à 7 euros (repas et boisson compris).

Programme et prologue :

Le handicap peut être défini, comme le propose Winance, à la fois comme « une catégorie administrative et comme une manière de se représenter et de traiter les personnes atteintes d’une déficience ». Il peut être aussi abordé comme une construction sociale et culturelle qui varie selon le temps et l’espace, les sociétés et les époques. Au vingt et unième siècle, les différentes formes d’art tiennent une large place dans cette élaboration de représentations sociales et culturelles. La période contemporaine voit d’ailleurs une recrudescence de cette thématique dans les œuvres. Nous présenterons ici les nouvelles formes des représentations du handicap dans la littérature, le spectacle vivant, et les médias audiovisuels (cinéma, télévision, œuvres de fiction sur internet).

De manière générale, on visera à identifier comment la prise en compte du handicap au sein de ces différentes expressions constitue une nouvelle clé de lecture du monde. Celle ci informe de l’évolution de l’imaginaire du handicap et de la place accordée et occupée par les personnes en situation de handicap. Cette réflexion alimentera les questions suivantes :

Quelles motivations (conscientes ou inconscientes) sous-tendent cette floraison de nouvelles représentations ?

Pourquoi mettre en valeur « l’autre » dans sa différence et dans sa ressemblance ?

Quelle(s) place(s) ces représentations artistiques, assignent elles au handicap dans notre société d’aujourd’hui ?

Quelles nouvelles mythologies du handicap et du social, notre époque est elle en train de construire ?

Déroulé du colloque :

9H30 : Accueil des participants autour d’un café

 

1/Matinée

10 heures : Mot de bienvenue. Remerciements et présentation du colloque par Gérard Lambert-Motte, conseiller départemental du Val d’Oise, délégué à la culture, au tourisme et au patrimoine.

10H15 : Grand témoin : Patrick Gohet. Adjoint au Défenseur des Droits vice-président du collège chargé de la lutte contre les discriminations et de la promotion de l’égalité

10H45 : L’image du handicap dans la littérature et dans le spectacle vivant.

Handicap et spectacle vivant : la parole d’une artiste : Angela Laurier
Handicap et spectacle vivant : Interview vidéo de Jérôme Bell commentée par les membres du comité de pilotage.
Intervention de Ketty Ghnassia (à confirmer).
Sociologie de la scène contemporaine française vis à vis du handicap par Charlotte Ricci.
12h00 : Débat avec la salle (pondération Sylvie Dallet, UPEM/UVSQ))

2/ Après-midi

14H00 : Grand témoin : Alain Blanc, professeur des universités, Université Pierre-Mendès-France de Grenoble La représentation du corps handicapé dans différentes formes d’expression artistique.

14H45 : L’image du handicap dans les médias audiovisuels

L’image du handicap dans les séries télévisées. Monika Siejka, Université Versailles Saint-Quentin en Yvelines (CHCSC, Paris Saclay).
Les programmes courts et séries humoristiques : l’exemple de l’émission « Vestiaires », Adda Abdelli, acteur et scénariste.
Le film publicitaire « Dans le rôle de ». Quelle image du handicap ? Catherine Morhange, présidente de l’association Cinéma-différence, Lara de Nattes, directrice clientèle, Agence TBWA Paris et (sous réserves) Josselin Pacreau, concepteur rédacteur, agence TBWA Paris. (pondération un des membres du comité de pilotage)
Le handicap au cinéma. Agge Lomo. MCF à l’université de Strasbourg


16H00 : Débat avec la salle animé par Sylvie Dallet, professeure des universités (UPEM), directrice de recherches (CHCSC, UVSQ/Parsi-Saclay) et présidente Institut Charles Cros.

16H30 : Mise en perspective et conclusion de la journée par Frédéric Reichhart, MCF à l’INSHEA et Sylvie Brodziak, maitresse de conférences, Université de Cergy Pontoise (UCP) .